Papamobile ? La papauté sous Martin V (1417-1431) : entre mobilité persistante et sédentarité croissante

Pour celles et ceux qui n’ont pas pu assister à la séance du 17 septembre voici le résumé de la présentation de Vincent Alleau, (doctorant au LUHCIE). Bonne lecture !

Comment transporter plusieurs milliers de personnes sur 700 km, depuis Constance jusqu’à Rome ? Tel est le défi auquel le pape Martin V, élu le 11 novembre 1417, est confronté. À la sortie de la crise du Grand Schisme (1378-1417), cette mobilité persistante participe paradoxalement de la reconstruction d’une papauté durablement sédentarisée. Elle s’inscrit dans un contexte particulier : celui d’une papauté longtemps divisée qui entend regagner son berceau symbolique, la Ville Éternelle, en piteux état après avoir subi sièges et occupations. Retourner à Rome est tout sauf évident : déplacer la Curie, ses hommes et tous les objets qui les accompagnent nécessite une logistique considérable, sans compter les arrêts dans différentes villes italiennes (Milan, Florence) qui permettent au pontife d’affirmer son pouvoir. Même une fois de retour à Rome, où Martin V fait son entrée en septembre 1420 après deux ans et demi de périple, l’installation n’est pas définitive : la papauté doit encore réparer routes et ponts, assurer les déplacements indispensables à l’intérieur même de la Ville et refaire de celle-ci un centre convergent des mobilités, un pôle d’attractivité, bref : une capitale.